Le chaperon rouge, Sarah Blakley-Cartwright

Résumé :

Le village de Daggerhorn semble sommeiller au creux de la vallée. Depuis des générations, le Loup qui menace sa tranquillité est tenu à l'écart grâce à un sacrifice mensuel. Mais aujourd'hui, plus personne n'est à l'abri. Et la peur rôde... A la mort de sa sœur, Valérie est inconsolable. Henry, le séduisant fils du forgeron, tente de gagner ses faveurs, mais le cœur indompté de la belle bat pour un autre garçon : Peter, le bûcheron exclu du groupe, qui lui offre des escapades palpitantes en dehors du cocon familial. Un beau jour, un chasseur de loups de passage dans la région fait une terrible révélation qui provoque la stupeur des villageois : la Bête qui les terrorise vit parmi eux. Chacun devient suspect. Bientôt, on comprend que seule Valérie peut entendre la voix du Loup. Et celui-ci exige qu'elle le rejoigne avant que le sang ne coule...


Avis :

À Daggerhorn, on vit au rythme du Loup. Les maisons sont sur pilotis, et chacun en relève l’échelle le soir venu. À chaque lune, on sacrifie une chèvre pour contenter la Bête, et on tremble en espérant que ça suffise. Valérie, alors petite fille de 7 ans, va être marquée par le sacrifice de sa chèvre quand le tour de sa famille sera venu. En marge des autres, plus hardie et révoltée, nous allons la retrouver une dizaine d’année plus tard, assistant à sa première moisson.
C’est à cette occasion que le Loup fera une nouvelle victime, humaine cette fois, la première depuis des années.
Dès lors la peur va se répandre dans le village, et les habitants vont faire venir le père Salomon, un tueur de loup-garou renommé, afin de se débarrasser de la Bête une fois pour toute. Quand le mercenaire leur apprend que le Loup ne peut être que l’un d’eux, la suspicion va entrer en jeu, et l’ambiance du village va être de plus en plus pesante, chacun voyant un Loup potentiel en son voisin.

Après un démarrage assez lent, qui a surtout vocation à installer les personnages et l’ambiance, la deuxième partie est plus rythmée et intéressante. L’arrivée du père Salomon marque le changement, et l’évolution de son personnage emporte avec lui l’évolution du mode de pensée de tout le village, les entrainant dans la soif du sang et la vengeance. À se demander qui est le plus sanguinaire, le Loup ou l’homme…
Par opposition, Valérie reste un personnage stable, en quête de vérité, qui va rester fidèle à elle-même quitte à se mettre en danger. Mais sa détermination, conjuguée à son lien particulier avec le Loup, vont l’amener à découvrir la vérité.

Le récit est bien mené, Daggerhorn semble tout droit sorti du film « le village » de Shyamalan, avec cette même ambiance oppressante. La chasse au Loup s’organise, tout le monde est potentiellement suspect, et face à la peur, les villageois sont prêts à tout pour en finir, même au pire…
Les personnages sont intéressants, surtout Salomon qui m’a beaucoup plu dans son rôle de sage traqueur qui bascule peu à peu en psychopathe.
La lecture est agréable, le conte revisité est plaisant. Le livre en lui-même est très joli, avec sa couverture toute douce et ses chapitres joliment illustrés.
La fin peut nous laisser sur notre faim, mais il existe un chapitre bonus disponible sur le site de l’éditeur, ici (ce n’est pas pratique si vous êtes dans le train, je vous l’accorde volontiers).

J’ai maintenant bien envie d’aller au cinéma en voir l’adaptation…



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