Les jardiniers de l'âme, Martine Roussel Adam


Résumé :

En ce début de siècle, plusieurs centaines de millions d’enfants et d'adolescents sont en difficulté dans le monde. Guerres, catastrophes naturelles, mauvais traitements, maladies, deuils, situations de violence ou d’extrême pauvreté, les causes sont multiples. Sans oublier tous ceux qui ne parviennent pas à trouver leur place dans la société. Peut-on laisser tous ces jeunes sur le bord du chemin ?
Parcourant la planète, Martine Roussel Adam a exploré les projets les plus innovants pour aider chaque enfant en détresse à s'épanouir durablement. Au Canada, Mary Gordon désamorce la violence et fait émerger l'empathie grâce à des visites de Bébés dans les établissements scolaires. En Sierra Leone, des ex-enfants soldats dansent avec David Allan Harris pour réapprendre à vivre. Dans les favelas de Cali (Colombie), Felicity Simpson allume des étoiles dans les yeux de ses protégés en les initiant aux arts du cirque et leur propose d’en faire leur métier…
Loin du fatalisme ambiant, chaque histoire nous fait découvrir un innovateur social hors du commun qui a su apporter aux enfants en détresse une aide globale pour lui permettre de rebondir et acquérir de nouveaux repères sur les valeurs et le sens de la vie. Un livre vibrant, étayé par des analyses fines et éclairées, qui porte un regard nouveau sur ce très grave problème de société qu’est l’intégration de tous ces jeunes, propose des solutions et invite à l’action.


Avis :

De l’espoir au milieu d’un océan de négativisme. C’est un peu l’idée de ce livre, dire que rien n’est joué, que tout est encore possible pour peu que l’on y mette du sien.

Martine Roussel-Adam, ancienne chef d’entreprise, a tout plaqué à l’issue d’un séjour en Inde pour venir en aide à la cause des enfants. Le postulat de base n’est pas novateur : pour qu’un enfant s’épanouisse, outre la satisfaction des besoins primaires (manger, dormir…), il a besoin de se sentir en sécurité, écouté, utile (je vous renvoie à la pyramide de Maslow qui explique tout ça bien mieux que moi). Un enfant n’est jamais « perdu », il suffit d’un peu de psychologie, d’empathie, pour nouer des liens avec lui et le faire avancer. Je vous l’ai dit, ce n’est pas nouveau, mais il n’est hélas pas inutile de le répéter…

Là où le discours prend forme, c’est lors des présentations des différentes initiatives d’ONG pour venir en aide à des enfants. L’éventail des situations est large : comment surmonter la maladie ou un deuil, sortir de situations d’exclusion que ce soit d’origine sociale ou dues au handicap, la réinsertion des enfants délinquants, la reconstruction psychologique des enfants soldats…

Alors, oui, c’est intéressant et instructif, il n’y a pas de doute. Certaines initiatives vous toucheront plus que d’autres, mais elles sont toutes à découvrir. Là où je reste sceptique, c’est sur l’efficacité de tout cela. Passé l’enthousiasme de la découverte, on regarde les chiffres. Et là le constat est effarant. Au final, peu d’enfants vont bénéficier de ce type de structures. C’est vraiment une goutte d’eau dans l’océan…
On peut ensuite réfléchir à la dimension politique de tout cela. Il ne s’agit que d’initiatives privées, parfois subventionnées certes, mais dont la portée reste limitée à cause du manque de moyens. Du coup, la dichotomie entre le discours des pouvoirs publics et la réalité du terrain sur les risques psychosociaux de l’enfance en difficulté n’est que plus fragrante, et navrante.

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