(S')Éditer à tout prix...


Ah, la blogo c’est quand même que du bonheur, chaque semaine un nouvel évènement, finalement je ne sais pas si je pourrais survivre trop longtemps loin de tout cela. ^^

La semaine dernière j’avais envie de vous écrire une petite bafouille sur le piratage, mais finalement j’ai eu la flemme, et on en a discuté sur Facebook. Mais cette semaine j’ai un peu de temps, donc j’en profite, principalement pour celles et ceux qui ne sont pas sur les réseaux sociaux et qui sont du coup privés de mes coups de gueule, ce qui est, avouez–le, vraiment dommage !

Cette semaine, je vous propose ma réflexion sur les petites maisons d’édition qui fleurissent comme les pâquerettes sur la pelouse à l’approche du printemps.
Alors attention, il y a petites maisons, et petites maisons.

Dans celles que j’adore, qui tiennent la route et qui produisent des ouvrages de qualité, il y a Le Riez et Le Petit Caveau (ben oui, toujours les mêmes, c’est pas ma faute s’ils font de la qualité).
Après, il y a celles qui font un peu secte, et qui, vues de l’extérieur, donnent l’impression que si on n’a pas un pote qui a un pied dedans, on ne pourra jamais y entrer, quelle que soit la qualité de notre manuscrit (enfin je dis « nous », mais perso je n’ai pas de manuscrit en attente, je ne cherche pas à me faire éditer). Et là, ça craint du boudin, est-ce que je dois donner des noms ? Ben non, aujourd’hui je me sens froussarde, enfin, j’ai surtout pas envie de devoir m’expliquer des heures durant car souvent ce sont des gens assez susceptibles, mais qui ont de vrais talents parmi leurs auteurs.
Et puis ensuite, il y a mes préférées, les maisons d’éditions créées par l’auteur lui-même, parce qu’il ne trouvait pas d’éditeur du tout, ou pas d’éditeur à la hauteur de son talent, ou par pure mégalomanie, je ne sais pas… Alors là, on est dans l’amateurisme total, et la qualité varie d’une maison à l’autre, voire même d’un auteur à l’autre au sein de la même structure. Là non plus, pas de nom, mais si vous me connaissez un peu vous savez de qui je parle !

Alors je ne sais pas vous, mais moi ça me laisse perplexe toutes ces maisons d’édition, tout comme me laisse perplexe la multiplicité d’auteurs avec plus ou moins de talent (plutôt moins que plus la plupart du temps, hélas) qui fleurissent ces derniers temps. Éditeur c’est comme auteur, à mon avis ça ne s’improvise pas, c’est un vrai métier. Dénicher des auteurs prometteurs sans avoir recours au seul copinage, savoir les mettre en valeur, gérer la publicité et la doser, être à l’écoute de ses auteurs tout en gardant une certaine distance… Sans compter l’administratif, gros pavé, et pas le plus sympa. Et puis il faut avoir une équipe qui tienne la route derrière, comité de lecture, relecteurs, correcteurs qui sauront faire sortir le meilleur d’un manuscrit, souvent ce qui manque aux petites structures qui balayent la critique en arguant justement de leur taille et de leur manque de moyens. Certes, mais tant qu’à vouloir se lancer dans cette belle aventure, autant le faire le mieux possible, et non dans le but premier de sortir des livres (le leur y compris) le plus vite possible.

Malgré tout, bonne chance à celles et ceux qui tentent le coup, en espérant se croiser au fil d’une lecture « coup de cœur ».

Commentaires

  1. Correcteurs... Nan mais Chani les correcteurs, s'ils ne se sont pas reconvertis, ils pointent au chômage sans espoir de retrouver du boulot un jour. Le métier de correcteur est presque devenu un mythe...

    Pour le reste je suis assez d'accord. Mais même les grandes maisons d'éditions qui ont pignon sur rue font du copinage, faut pas se leurrer.

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    1. Tu brises mes rêves pour les correcteurs...

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    2. Je m'en rends bien compte, mais je t'assure que c'est pour ton bien.
      J'attendrai quand même un autre jour pour te parler du père noël...

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  2. Effectivement c'est un vrai métier, mais on a tendance à l'oublier. Comme on oublie que l'édition est, et restera, du commerce.
    Enfin bref, tu es sure que tu ne reveux pas d'une petite romance auto-éditée ? allezzz ;)

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  3. La poussée des petites structures éditoriales branquignoles est le résultat de la facilité de l'impression à la demande (Lulu est notre ami) et de la vente d'ebook, du fait que "l'autoédition" est extrêmement mal vu (voir handicapante) donc les auteurs veulent à tout prix un nom d'éditeur sur leur couv (avouez que si je vous dis que j'autoédite vous allez avoir, au choix, un cri d'horreur ou un sourire moqueur de mépris, et préférez mourir que de lire mon oeuvre), et car pour s'autoéditer de toute façon il faut un n°siret d'éditeur (autoentreprise nous voilà) si on fait ça comme il faut.

    Bref, comme il y a plus d'auteurs que de lecteurs, et que l'autoédition c'est le mal, les micro éditeurs amateurs fleurissent.

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    1. Nan, moi j'aime ton oeuvre !

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    2. Je suis cependant à peu prêt sûr que si j'étais une parfaite inconnue, tu ne t'approcherais pas à moins de 100m d'un de mes textes. ;)

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    3. À l'époque j'étais ouverte et naïve. Ce serait aujourd’hui, c'est vrai qu'il y aurait fallu que des personnes qui ont les mêmes goûts que moi recommandent ton livre ;)

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  4. Euh je dis ça je dis rien mais les éditions du petit caveau ont été fondé par Ambre Dubois qui s'édite donc elle-même....

    Et je tiens à préciser au cas où, si tu as des doutes pour les éditions du chat noir, il n'y a pas de copinage, chaque manuscrit quel que soit l'auteur, ami ou inconnu, passe par le comité de lecture, ce qui en résulte parfois de beaux débats :)

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    1. Oui, je savais que le Petit Caveau était pas forcément le bon exemple car paradoxal, je l'avais évoqué sur Facebook.
      Pour le Chat Noir je suis pas vraiment inquiète vu que j'ai lu des choses vraiment intéressantes (je pense à Marianne Stern en particulier pour les Chroniques d'Oakwood et à Vanessa Terral dont j'ai pas forcément adoré le bouquin mais beaucoup la personnalité).

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    2. Dans le cas de la série d'Ambre Dubois publiée au petit caveau, il ne faut pas oublier que le premier volume avait quand même été publié au préalable par Nuit d'avril.
      Et faut pas non plus voir le mal partout, beaucoup de micro-éditeurs ont commencé par publier un livre d'un membre de leur équipe soit par facilité, soit par manque de moyens ou simplement pour prendre moins de risques.
      Je pense notamment à Argemmios dont le premier ouvrage publié à été Les débris du chaudron (retravaillé et étoffé au passage, car il avait déjà été publié en version longue nouvelle). C'est un très bon roman et Nathalie Dau a depuis consacré Argemmios à publier d'autres auteurs. Ce qui ne l'a pas empêchée de continuer à écrire et d'être publiée.
      On doit juger sur l'ensemble des publications et pas à l'emporte-pièce.
      Mais ça n'exclut pas que certains "éditeurs", vu leur travail merdique, ne devraient même pas porter ce nom. Et je crois sincèrement que certains auteurs s'en sortiraient mieux en auto-édition qu'en étant publiés chez des branques...

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  5. Si des auteurs ne trouvent pas d'éditeurs c'est que leur livre est nul. C'est pas sympa de dire ça, je sais bien, surtout pour une auteur en herbe, mais je crois honnêtement que c'est la réalité. A partir du moment où X maisons d'éditions te refusent il est peut-être temps de se remettre en question vite fait bien fait pour repartir du bon pied.

    Mais c'est sûr qu'éditeur ça ne s'improvise pas, il faut un minimum de préparation et, comme tu dis, une bonne équipe derrière. Surtout qu'engager des gens compétents ne doit pas être bien difficile étant donné que des correcteurs et autres ont des sites internet, suffit de les contacter...

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    1. L'édition n'est pas lié à la qualité d'un texte, l'édition résulte de copinage et/ou d'appartenance à un phénomène de mode de ce qui se vend bien sur le moment. La qualité est plus que secondaire.
      Par exemple, la mode est aux "romances" pornographique dans la veine de 50 nuances ou de la collection Passion Intense de chez J'ai lu. Du coup, si vous écrivez un magnifique roman d'amour chaste (façon Jane Austen, Delly...) vous ne pouvez qu'autoéditer, personne ne voudra de votre texte, même s'il est magnifique.
      Si vous écrivez du SFFF, si vous voulez être édité écrivez de l'urban fantasy (avec beaucoup de sexe et de baston dedans) ou une dystopie (avec une moral antiimpérialisme américain, antitechnologie...), pour le reste il n'y a que l'autoédition ou le copinage.

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    2. Comme l'écrivait Nyx, l'édition est un commerce, alors évidemment elle suit les modes. Qui tenterait de vendre quelque chose qu'aucun public ne souhaite acheter ? C'est triste, mais c'est comme ça.
      Les éditeurs prennent de moins en moins le risque de publier le premier roman d'un illustre inconnu, même s'il est bon. Tout comme il est difficile de travailler pour un traducteur qui n'a pas un vaste réseau de contacts, c'est difficile pour un auteur de faire lire son manuscrit.
      Mais je ne suis pas pour autant aussi catégorique. Il y a certes du copinage, des nécessités économiques à suivre la mode (même si ce sont au fond les éditeurs qui la façonnent) et un texte de qualité ne trouvera pas forcément preneur, malheureusement, mais de là à dire que seul le copinage permet d'être édité, je trouve ça vraiment exagéré...

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    3. Je n'ai pas dis que seul le copinage permettait d'être édité. Si votre texte réponds aux critères de la mode actuel, avec un peu de pugnacité, même un texte médiocre trouvera un éditeur à compte d'éditeur. (N'importe quel torchon pouvant se faire édité sans soucis par un compte d'auteur ou un éditeur participatif, hein)
      Mais si votre texte sort des sentiers battus, sans relation dans le milieu, vous n'aurez que des lettre de refus type. (par exemple si vous ne connaissez personne et que vous chercher à faire éditer une romance fantastique, avec juste des humains, très sombre, chaste, et dont les chapitres ne sont pas tous dans l'ordre chronologique, vous pourrez faire une très belle collection de lettre de refus type et récupérer des manuscrits même pas ouvert... )

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    4. Un livre qui ne trouve pas d'éditeur n'est pas forcément nul, et a contrario un livre édité chez une grande maison n'est pas gage de qualité.
      Je pense que le problème de l'édition est plus complexe que ça. Prendre le risque de publier un jeune auteur, aujourd'hui il n'y a que les petites maisons qui prennent le risque. Comme Stéphane Marsan l'avait dit (désolée pour ceux qui suivent la conversation sur facebook, je me répète), elles servent de laboratoire...
      Ce qui serait intéressant ce serait d'avoir le point de vue d'éditeurs pour qu'ils nous expliquent comment ils sélectionnent les manuscrits et comment ils perçoivent leur métier "vu de l'intérieur".

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    5. Non, pas forcément nul, mais il y a un peu de ça quand même. En fait il y a de tout. Et c'est sûr qu'être publié par une grande maison n'est pas gage de qualité, parce que oui, il y a les modes. Suffit de voir le nombre de livres sur les vampires dans les rayons jeunesse (c'est d'ailleurs pour cela que je ne passe plus par les rayons jeunesse, ou plus autant qu'avant).

      Mais ce que vous dites m'a donné une idée. Je suis en contact avec un éditeur belge (et je suppose que les rayons belges sont pas très éloignés des rayons français) je pense que je vais lui envoyer un mail pour lui demander s'il a le temps de répondre à des questions et ensuite je ferai un article sur mon blog... Si vous avez des questions vous pouvez les mettre ici et je les poserai à l'éditeur s'il accepte :)

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    6. Je ne suis pas sûr de la franchise des réponses de l'éditeur, il va la jouer découvreur de talent, passionné de lecture, très engagé sur la qualité des textes et à l'originalité, ouverts aux soumissions de manuscrits envoyés par la poste...
      Le discours marketing habituel en somme.

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    7. Sauf que là, pour le coup, il est découvreur de talents puisqu'il a monté la Compagnie AJE ; 60 jeunes auteurs de 13 à 20 ans qui, pour la plupart, publient pour la première fois dans des recueils de nouvelles, de poèmes, et même des romans ^^'

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  6. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    1. Lors de la réouverture des soumissions chez Bragelonne, en 2011, il fut très instructif de suivre le forum Bragelonne, les employés de Brag ayant passé plusieurs jours à ce plaindre et à dire que les manuscrits reçus était immondes, que c'était nul, dénigrant les auteurs... Ce fut assez virulent et choquant je trouve.
      Les éditions Bragelonne n'ont signé aucun auteur ayant modestement soumis leur texte, ils prennent chez les petits éditeurs les auteurs qui se vendent bien.

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    2. Et là j'ai envie de dire : mais qui aurait pu penser une minute qu'il en serait autrement ???
      Évidemment que c'est bien mieux d'aller piquer les ouvrages qui ont bien marché chez de petits éditeurs.

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    3. mais de la à mépriser publiquement les manuscrits reçus tout en jouant la mascarade de la soumission public... car c'est ça qui est choquant.

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    4. Oh, pour ça je suis d'accord.

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    5. Totalement ! Autant faire leur petit travail sans donner de faux espoirs aux gens qui espèrent réussir...

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  7. Dire que la mode permet de publier des torchons est également exagéré, tout comme l'est d'affirmer qu'un livre qui ne répond pas aux canons actuels sera refusé pour cela. Georgia Caldera a écrit un ouvrage pas du tout dans l'esprit de la mode actuelle. Elle a été publiée et elle a eu le prix merlin...
    Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.
    Le métier d'éditeur ne s'improvise pas, mais le métier d'auteur non plus, il ne suffit pas de connaître l'alphabet et d'avoir plus de trois cents mots de vocabulaire en tête pour construire une histoire correcte et, disons-le aussi, vendable.
    J'ai pu lire d'excellentes histoires très mal écrites, mais aussi de très mauvaises extrêmement bien racontées, au final les deux m'agacent autant.
    Ce n'est pas parce qu'on écrit dans un genre à la mode qu'on n'a pas de talent. Ou alors autant traiter tous les lecteurs de débiles.
    Et c'est une lectrice consternée par un grand nombre d'ouvrages publiés à l'heure actuelle qui écrit ça...

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    1. Je n'ai parlé de torchon seulement en parlant d'éditeur à compte d'auteur, éditeur où seul le chèque de l'auteur compte pour être édité, le texte, il s'en moque royalement, il est un prestataire de service.

      Je n'ai pas dit que tous les textes édités étaient médiocres non plus, je n'ai pas dit que tous les éditeurs éditaient n'importe quoi, mais que si on est assez pugnace et pas trop exigeant, on trouvera toujours un éditeur pas trop regardant sur le qualité si on a un texte médiocre mais dans l'air du temps avec cette multitude d'éditeur branquignole qui pullulent en ce moment.

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    2. Ça sonnait quand même un peu comme des généralités... D'où ma réponse.
      Quant aux éditeurs à compte d'auteur. C'est juste une belle arnaque, comme chacun sait.

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    3. Justement, chacun ne sait pas, que ce soit chez les lecteurs (très peu savent ce que c'est, ils voient juste un nom d'éditeur sur la couverture) ou chez les auteurs (combien ont payé 4000€ et fanfaronnent ensuite car ils ont trouvé en moins d'une semaine un éditeur? )

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    4. La plupart du temps, les éditeurs à compte d'auteurs sont tellement mal distribués (quand ce n'est pas à l'auteur de s'occuper de ça lui-même) que le lecteur n'a pas tant de chances que ça de trouver de tels ouvrages en librairie. Du reste, à mon avis, le lecteur se fout en général du nom de l'éditeur, sauf s'il est très connu (pas gage de qualité pour autant. Vous avez déjà lu un J'ai lu qui ne soit pas plein de coquilles ?). Il achète un résume, une couverture, un genre...

      Quant à l'auteur en herbe...
      Quand on veut faire de l'écriture son métier et pas seulement publier un livre pour se vanter devant ses copains, on apprend à connaître le milieu un minimum et on sait donc ce que valent les éditeurs à compte d'auteurs.

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  8. J'ai demandé à deux éditeurs s'ils pouvaient expliquer leur métier, comment ils choisissent les manuscrits, leur façon de voir les choses. L'un m'a dit oui, pour l'autre j'attends une réponse ;)

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  9. Le point de vue des Éditions du Riez ici http://chani-delivresetdepice.blogspot.fr/2013/03/etre-editeur-le-point-de-vue-des.html

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