Journal de nuit, Jack Womack

Résumé :

Vous tenez entre les mains le journal intime de Lola Hart. Elle l'a commencé à l'âge de douze ans, quand ses parents le lui ont offert pour son anniversaire. Elle l'a très vite surnommé Anne. Réminiscence d'un célèbre journal écrit par une autre jeune fille juive ? Laissez Lola vous conter son histoire, sa vie faite d'espoir, de chagrins et de peurs, d'amour et de haine, celle d'une adolescente qui ressemble à de nombreuses autres. Sauf qu'elle vit dans une Amérique qui semble en proie à la folie, marchant tout droit vers son effondrement, une société qu'on aimerait ne pas connaître, mais qu'on a un peu trop tendance à reconnaître. Ecrit au début des années 1990, Journal de nuit est un roman glaçant qui n'a rien perdu de son actualité, un ouvrage choc qui vous marquera durablement.



Avis :

Au début, Journal de nuit commence de manière plutôt classique, voire ennuyeuse ; le lecteur suit les pensées d’une adolescente banale de la classe moyenne. Et puis, il va s’apercevoir que l’Amérique dans laquelle vit Lola est en déliquescence, la courbe du chômage s’affole, la violence est partout, les intellectuels sont devenus dispensables. La mère de la jeune fille vient de perdre son emploi de professeur de littérature, son père a du mal à vendre ses scénarios aux producteurs de films, et peu à peu la famille sombre dans la pauvreté, contrainte de déménager dans un quartier moins favorisé. À travers le journal de Lola, le lecteur est témoin passif et catastrophé d’une société qui n’est pas la sienne, mais qui y ressemble terriblement, ainsi que de la descente aux enfers de la jeune fille. Pourtant mâture et lucide, Lola change, se fond dans sa nouvelle vie sans y adhérer, et ne se reconnaît plus.

Journal de nuit est un coup de poing dans l’estomac, un roman qui fait froid dans le dos et renvoie le lecteur à sa propre société, à ses manquements et le fait réfléchir à travers le miroir de celle qu’il voit s’effondrer entre les lignes. Réaliste, poignant et infiniment triste, le roman de Jack Womack a vingt-cinq ans, mais est, hélas, plus d’actualité que jamais…


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