The Scorpion rules, Erin Bow

Résumé :

La première règle, pour éviter la guerre ? En faire une affaire personnelle… Très personnelle.
Duchesse de Halifax, princesse de la Confédération panpolaire, mais surtout… otage. Je m’appelle Greta Stuart, et ma vie ne tient qu’à un fil. Il y a quatre cents ans, une série de terribles conflits liés au changement climatique a ravagé la planète : guerres, famines, inondations, exodes… Débordées, les autorités ont fait appel à une intelligence artificielle omnisciente pour tenter de mettre un terme au massacre. Mais Talis – c’est son nom – a vite pris son indépendance et le contrôle du monde. Désormais, il garde en otages les fils et filles des grands dirigeants de la planète. À la première déclaration de guerre, les héritiers des deux camps concernés sont froidement exécutés.
Il me reste seize mois à tenir, seize mois avant d’avoir dix-huit ans et de pouvoir quitter le Préceptorat où je suis prisonnière depuis l’âge de cinq ans. Mais l’arrivée d’un nouveau pensionnaire, venu du pays voisin du mien, va tout changer. Elián, qui ne cesse de défier Talis, de mépriser les règles qui régissent notre existence, met nos vies à tous en danger. Malgré tout, son esprit de révolte est contagieux. La résistance serait-elle possible ? Car nous le savons tous : le pays natal d’Elián va forcément finir par déclarer la guerre au mien…
  

Avis :

Une catastrophe climatique a contraint les Nations Unies, désemparées devant les mouvements de population et les troubles en découlant, à confier les rênes du monde à une Intelligence Artificielle, Talis. Talis agit au mieux, choisit la solution la meilleure pour tous, même si cela passe par rayer une ville entière de la carte, pour l’exemple. Pour éviter les guerres, il a été décidé que chaque souverain confirait un de ses enfants à un préceptorat où il serait otage, exécuté froidement si son parent venait à avoir des idées belliqueuses. Greta est entrée au préceptorat à l’âge de cinq ans et se plie aux règles sans rechigner : même si elle vit avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête en permanence, elle s’y sent bien mieux que dans la demeure familiale, c’est dire. Pourtant, un nouveau pensionnaire va mettre à mal sa conception des choses.

La perplexité est le sentiment dominant une fois ce roman terminé. Le postulat de départ est des plus intéressants, il est original et il était aisé d’imaginer le genre de tournure qu’allait prendre cette dystopie. Et puis, dans la deuxième partie, l’auteur choisit un chemin complètement improbable. Si cette orientation prend le lecteur complètement de court, elle n’est pas incohérente, même si elle surprendra sûrement le plus grand nombre. Là où le bât blesse, c’est dans les personnages. Ils sont nombreux, et l’auteur n’a pas pris le soin de les mettre en valeur et d’approfondir leur psychologie. De fait, le lecteur n’arrive pas à s’attacher à eux ni à s’intéresser à leurs déboires, d’autant que certains passages les mettant en scène sont vides de sens comme celle de la chèvre au début, on se demande pourquoi Erin Bow a perdu du temps avec ça au lieu de travailler sur ses héros. À côté de ça, elle nous sort une romance qui nous tombe dessus comme un cheveu sur la soupe. Pour l’effet de surprise, je valide, mais je n’en ai pas encore trouvé l’intérêt. Le personnage de Talis aurait pu être le pivot central du livre, mais là encore c’est une déception, l’IA manque de consistance et de maturité eu égard aux responsabilités qui lui sont confiées. Ajoutez à cela la fin et ses choix discutables et vous aurez un roman somme toute bancal, dans lequel les messages écologiques et les mises en garde contre la technologie passent, mais qui manque d’âme, de substance.





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