The Stand est la vision apocalyptique de Stephen King d’un
monde décimé par la peste et engagé dans une lutte élémentaire entre le bien et
le mal. Le destin de l’humanité repose sur les frêles épaules de Mère Abagail,
108 ans, et d’une poignée de survivants. Leurs pires cauchemars sont incarnés
par un homme au sourire mortel et aux pouvoirs indescriptibles : Randall Flagg,
l’homme noir.
Avis :
Si vous n'avez jamais lu Le
Fléau de Stephen King… mais comment faites-vous ? C'est mon livre préféré de
l'auteur, ado déjà il résonnait fort dans mon petit cœur de fan de post-apocalyptique.
Une première mini-série était sortie en 1994, que j'avais trouvée bien foutue à
l'époque avec des acteurs convaincants et une transposition de l'œuvre
originelle satisfaisante. Elle ne péchait que par ses effets spéciaux limités
et son incarnation de Randal Flagg que j'avais trouvée complètement à côté de
la plaque.
2021, Randall Flagg a la
beauté du Diable, et ça c'est réussi puisqu'il emprunte les traits d'Alexander
Skarsgård. Là clairement je me demande si j'aurais vraiment pris le chemin de
Boulder ou si j'aurais bifurqué vers Vegas, oubliant mes principes et ma
culotte en cours de route. Bref, c'est pour moi LA grosse réussite de cette
nouvelle adaptation, avec les effets spéciaux et la photo qui en mettent plein
la vue. Il y a du budget, ça se voit, c'est déjà ça.
Pour le reste je suis très
mitigée. Là où le livre et la mini-série prenaient le temps d'installer le
contexte et la vie des personnages avant la catastrophe, leur donnant une
certaine consistance, où nous pouvions voir la fuite de Campion et comment la
pandémie s'est répandue, la série de 2021 nous livre un rendu brouillon et sans
âme. Pourtant, avec neuf épisodes d'une heure, il y avait de quoi faire mieux,
et cela se sent dans le milieu de la série où l'action est au ralenti, on
s'ennuie ferme avant un final ultra précipité. Visuellement c'est réussi, je le
disais plus haut, mais le côté post-apocalyptique et son horreur sont vite balayés
dès le départ grâce à une scène, mettant en scène le personnage (je pense
inventé parce que je ne m'en rappelle pas dans le livre, ou alors il avait un
micro rôle) de Norris, chargé de "débarrasser" la ville des inconforts
causés par Captain Trips (comprenez les cadavres). Sinon Boulder a des allures
de ville de banlieue proprette, Vegas est… eh bien Vegas, lumières et excès à gogo,
et le post-apo n'est clairement pas le problème de cette série. Après,
peut-être que c'est un choix au montage, proposer une série sur une super
grippe est assez audacieux alors que nous sommes nous-même en pleine pandémie,
montrer à l'écran une vision crue de ses ravages, des rues abandonnées, des axes
routiers encombrés de voitures à l'arrêt avec des morts à l'intérieur était
peut-être un peu trop compliqué vu le contexte. Mais en prenant ce parti, The
Stand 2021 résume l'intrigue à une énième lutte entre le bien et le mal,
sans grand intérêt au final. Les acteurs font de leur mieux, James Marsden et
Odessa Young sont très convaincants, Owen Teague fait de son mieux pour camper
un Harold Lauder crédible mais manque un peu d'épaisseur, Whoopi Goldberg
n'apporte rien au personnage de mère Abigail, Amber Heard est très jolie, mais pas
à la hauteur de l'ambiguïté de Nadine Cross. Alexander Skarsgård est beau, ce
qui manquait à la première incarnation de l'Homme Noir, mais Flagg n'est pas
mis en valeur dans cette série où il apparaît plus dément que dangereux et
machiavélique. Mais il est joli à regarder, et franchement il ne faut pas
bouder son plaisir.
Est-ce que cette adaptation
est réussie ? Non, clairement pas, celle de 1994 reste la plus intéressante,
malgré son petit budget et ses SFX passés. Néanmoins, cela reste divertissant, et
avec un couvre-feu à 18h vous avez du temps pour la regarder, ça vous occupera,
mais n'attendez pas un effet waouh. Stephen King a lui-même écrit une nouvelle
fin, c'est la seule surprise, dommage qu'elle ne soit pas bonne puisque son
rôle se résume à dire que le Bien et le Mal ne disparaissent jamais (on ne s'en
serait pas douté) et à offrir la possibilité d'une suite. Bon. Admettons. Entre
nous, si suite il y a, je ne trépignerai pas d'impatience en attendant sa date
de sortie.
2.5/5
The Stand de Josh Boone et Benjamin Cavell disponible sur Starz
Tu me fais rire ^^
RépondreSupprimerMais bon, j'avais super envie de la voir, tu m'as un peu cassé mon coup !
Ah mais vas-y, ça occupe et c'est déjà ça. Tu as lu le livre ?
SupprimerNope. Et c'est pas les sujets d'occupation qui me manquent :)
SupprimerJe finis ce soir, il m'en reste deux, mais je te rejoins d'ores et déjà sur plusieurs points de ton analyse.
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu le livre, j'ai le tome 1 dans ma PAL et je vais maintenant devoir lutter pour lui donner une chance parce que la série joue clairement le rôle du repoussoir. La lutte du bien contre le mal à base de "Dieu me guide", chez moi, ça ne marche pas. Trop athée pour ça. Suspension d'incrédulité : zéro. Agacement : un.
Sinon l'image est belle, mais où sont les scénaristes ? Où est la réalisation ? Il y a des scènes sur la fin où on se doute que c'est censé claquer, surprendre, quelque chose et c'est mou, mais mou... La seule scène qui m'a réveillée, c'est celle de Moon dans le camion (pour être cryptique.) Y a un casting assez fabuleux, mais certains rôles ne sont pas habités. Pareil, on pressent qu'il y a plus de matière dans le livre, mais pas le temps pour donner du corps convenablement à chacun et jusqu'au bout ici.
Bref, c'est pas gégé... Si suite il y a, ça sera sans moi.
Attends le dernier épisode, c'est le pompon.
SupprimerDans le livre aussi il y a le côté Dieu me guide mais c'est plus subtil. En fait tout est plus subtil dans le livre. La série en reprend juste la colonne vertébrale mais la traite avec ses gros sabots...