Ritchie, Roscoe et Colin
débarquent à Londres en 1981. Les jeunes hommes vont commencer leur vie
d'adulte avec un virus nouveau qui se propage dans la communauté gay. C’est
l’histoire de leurs amis, de leurs amants et de leurs familles.
Avis :
Franchement, sans l'émission
Une heure en
séries sur France inter et ses avis dithyrambiques, je n'aurais pas regardé
cette série dont la bande annonce m'avait laissée de marbre. Ce qui eût été une
grossière erreur.
On rembobine. Nous voilà
projetés en 1981 au Royaume-Uni. Margaret Thatcher est au pouvoir et avec elle le
conservatisme bon teint. Sur fond de pop anglaise (la bande son est un pur
délice de pop anglaise entêtante 80's) et dans l'exubérance de la jeunesse, It's
a sin raconte l'histoire de l'explosion du Sida à travers la vie d'une
bande de potes au sein de la communauté gay de Londres. Ritchie, Roscoe, Colin
aka Gladys, Ash et Jill vont traverser cette époque entre new wave,
soirées débridées, insouciance, besoin de liberté, espoirs et détresse, et ainsi
livrer un témoignage sans fard de cette époque où l'ignorance le disputait à la
bêtise et à la peur face à ce virus inconnu qu'était le Sida.
Sur les 10 ans que couvre la
série, on s'attache énormément aux personnages, on rit, on pleure (trop), cinq épisodes
avec eux c'est bien trop court, mais le format est percutant. La mise en
opposition de cette jeunesse pleine de projets et de soif de vivre et de cette
maladie dont personne ne savait rien, mais qui allait semer la mort sur son
passage, est d'autant plus glaçante. La série aborde le déni de la maladie, la
méfiance, l'inaction des politiques (ça ne touche que les gays, alors…), la
peur, la honte, le militantisme, la haine ou le courage, de la société ou des
proches.
Russel T Davies, dont j'avais déjà adoré le Years and Years, livre ici un portait sincère, juste et bouleversant, de cette folle décennie. Entre homophobie ordinaire et humanisme, portée par des acteurs époustouflants et parfaits chacun dans leur rôle, dont la touchante Lydia West dans le rôle de la dévouée Jill Baxter, cette œuvre chorale réussit à décrire avec beaucoup de sensibilité et sans jamais verser dans le vulgaire cette génération sacrifiée dans l'indifférence générale.
It's a sin est une série nécessaire, pour se souvenir (comme
moi) de cette période toute en nuances où une génération entière a découvert la
sexualité dans la peur de la contamination, ou pour découvrir (comme mes
enfants) les débuts de la maladie et l'ambiance délétère dans la société face à
elle, oscillant entre déni, châtiment divin ou théories du complot. Parce que
le Sida tue toujours, l'homophobie aussi, que 30 ans plus tard beaucoup de
choses ont changé, mais d'autres, hélas, non.
5/5
It's a Sin de Russel T Davies disponible sur Canal+
Russel T Davies, dont j'avais déjà adoré le Years and Years, livre ici un portait sincère, juste et bouleversant, de cette folle décennie. Entre homophobie ordinaire et humanisme, portée par des acteurs époustouflants et parfaits chacun dans leur rôle, dont la touchante Lydia West dans le rôle de la dévouée Jill Baxter, cette œuvre chorale réussit à décrire avec beaucoup de sensibilité et sans jamais verser dans le vulgaire cette génération sacrifiée dans l'indifférence générale.
J'ai adoré et pleuré !!!
RépondreSupprimerAh je t'avais prévenue !
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