Ecriture #3 : Nouvelle 2

Nouveau défi chez Vampires & Sorcières, à l'occasion de Noël (oui ça date, pour les nouvelles fraîches, comptez pas trop sur moi hein).
Bien entendu, il y avait encore quelques règles bien farfelues :

"Noël approche et nous voulons réveiller votre côté Charles Dickens qui sommeille en vous. Nous vous proposons un nouveau Défi Nouvelles.

Comme pour le défi précédent, nous vous demandons d’écrire une nouvelle comportant au maximum 1000 mots et comportant les mots obligatoires suivants :
sapin – cercueil – cannelle – glögg – fourchette – Noël – Santa Claus – salopette – betterave – tonneaux – poussette – centrifugeuse – époisses – incongru
.
Attention, pour que votre texte soit validé, il faut que tous les mots de la liste soient utilisés."

Je me suis bien amusée à trouver cette petite histoire :
 
Assis dans son fauteuil préféré, face au feu qui dansait dans l’immense cheminée, il sirotait un verre de glögg en passant mentalement en revue le planning à venir. Une odeur de cannelle flottait dans l’air de la vaste pièce remplie de paquets qui ne laissaient qu’une petite place pour le traditionnel sapin. Eh oui, même lui cédait à la tradition, et décorait sa maison. Ses proches trouvaient tout ce cinéma incongru de sa part, mais le vieil homme était toujours aussi facétieux : malgré ses innombrables hivers, il prenait plaisir à faire tourner les siens en bourrique.
Il reposa son verre sur un des vieux tonneaux reconvertis en table pour l’occasion, la vraie ayant disparu quelque part sous l’amas de cadeaux en attente de livraison.

Il décida de faire un dernier tour à l’atelier, en fait une vieille grange dépoussiérée, afin de vérifier que ses troupes étaient en ordre de bataille. Arrivé devant la grange, il prit une grande inspiration. Il était nerveux. Il fallait que tout soit parfait. Si tout se passait bien, il en sortirait auréolé de gloire. Mais si c’était un fiasco, il serait haï de certains, raillé de tous, et il ne le supporterait pas, ça non. S’il échouait, il en mourrait, c’est sûr. Et l’autre viendrait le narguer une dernière fois alors même qu’on le mettrait dans un cercueil. Non, il refusait cette issue. Tout irait bien, il n’avait pas le choix.
Dans l’atelier, les farfadets s’activaient pour tout terminer dans les temps. Ils connaissaient les idées noires du vieil homme et étaient tellement dévoués qu’ils faisaient leur possible pour que tout se déroule bien.
Il entra et ses employés se pressèrent autour de lui. Toujours paternaliste, il félicitait l’un, envoyait celui qui affichait une petite mine se reposer, réajustai la bretelle de la salopette d’un autre. Exigeant, mais bienveillant, jamais personne n’avait eu à se plaindre de la façon dont il les dirigeait.
Les derniers cadeaux attendaient d’être précautionneusement recouverts de papier aux couleurs vives. Il y avait bien entendu des jouets modernes, bien qu’âgé il savait ce qui faisait plaisir aux enfants. On trouvait des jeux vidéo dont sont de plus en plus friands les enfants, mais aussi les traditionnels trains électriques, poussettes, poupées ou voitures télécommandées. Oui, il avait tout prévu, les petits seraient heureux.

Dehors, les rennes étaient déjà attelés. Il prit une betterave fourragère pour chacun, et leur donna leur friandise en leur caressant l’encolure. Ils étaient certes jeunes et inexpérimentés, mais le vieil homme savait qu’ils ne le décevraient pas. Les animaux aussi l’appréciaient, et ils lui obéiraient au doigt et à l’œil.

De retour dans la pièce principale, il se fit un encas léger, pain et fromage. L’époisses fondait sur son palais, et son goût puissant emplit sa bouche, lui procurant un immense plaisir. Il était gourmand, son tour de taille pouvait en témoigner. Hors de question de partir l’estomac vide, il fallait prendre des forces avant le départ, la nuit serait longue.
Dans quelques heures, il partirait, sous les encouragements de ses farfadets, le traineau rempli de tous les cadeaux souhaités par les enfants. Il avait estimé le temps nécessaire pour faire sa tournée dans une fourchette de sept à huit heures, grand maximum. Serré, mais réalisable.
Oh oui, l’autre allait avoir la surprise de sa vie. Pendant des années il avait rêvé qu’il disparaisse, voir de le passer lui-même à la centrifugeuse, ou bien de l’empoisonner… Mais cette fois-ci, il tenait sa revanche. L’autre serait ridiculisé. Oh oui, il se réjouissait d’avance. Il allait reprendre la place que l’autre lui avait volée il y a bien longtemps. Il serait de nouveau aimé de tous, attendu, fêté, et reconnu à sa juste valeur. Les yeux du vieil homme pétillaient de bonheur, et il souriait en imaginant la mine déconfite de l’autre demain matin. Demain matin… Demain matin, les enfants, émerveillés trouveront les jouets de leurs rêves au pied du sapin. Leurs yeux brilleraient, et il sentirait un énorme élan d’amour pour lui.
Oui, demain, nous serons le 06 décembre, et Saint Nicolas aura volé la vedette à l’autre, l’imposteur, le Père-Noël ou Santa Claus, quelque soit son nom…

Commentaires

  1. Très joli texte qui immerge le lecteur dans l'esprit caractéristique des fêtes de Noël. En un nombre si restreint de caractères, il est peu aisé d'insuffler une ambiance à une histoire, de développer un canevas d'intrigue, mais tu y es parvenu de fort belle manière ^^

    A quand la prochaine nouvelle ?? Gare, la pétition guette ;)

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  2. Merci m'sieur ;)

    Euh la prochaine... Ben dans moins de 6 jours si j'ai le temps... Gloups...

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