Les faucheurs sont les anges, Alden Bell

Résumé :

Temple n'a aucun souvenir du monde avant la chute.

Du monde avant les zombies, avant les camps de survivants, avant les plaines de suie où tombent les vivants et se lèvent les morts.

Temple a quinze ans, mais le temps de l'innocence est depuis longtemps révolu. Seule face à la nature, à ses miracles et à sa sauvagerie, elle est pourtant décidée à profiter de ce que la vie peut encore lui offrir, et à découvrir ce que dissimule l'horizon. Et derrière cette adolescente au cœur simple et dur, habitée par le désir d'être juste, se profile l'ombre de l'homme qui a juré de la tuer.

Avis :

Surtout ne vous fiez pas au titre, il n’est nullement question d’anges dans ce roman, mais bel et bien de zombies.

Dans une Amérique post-apocalyptique, Temple erre sans réel but hormis celui de survivre dans ce monde infesté de limaces, de sacs à viande comme elle les appelle. Plutôt solitaire, elle va tenter de s’intégrer dans une colonie de survivants, où elle fera une mauvais rencontre qui la poussera à reprendre la route…

Qu’il est laid le monde dans lequel évolue Temple. Les zombies d’un côté, les survivants résignés et tristes d’un autre, et au milieu de cette désolation une jeune fille forte, qui veut être seul maître de son destin. Mais l’ennemi n’est pas forcément celui qu’on pense. L’auteur s’attache tout du long à insister sur la lenteur et le manque de détermination des zombies qui « font ce qu’ils ont à faire ». Ils sont dangereux, oui, mais la jeune fille en a pris son parti et cohabite plus ou moins avec eux. En revanche, les humains, qui logiquement ne devraient pas inquiéter Temple, se révèlent les plus étranges, les plus inquiétants.

Au cours de son road trip, la jeune fille fera partager au lecteur ses espoirs, ses blessures, son optimisme, sa résignation ou sa colère. Même si elle n’était plus une enfant depuis longtemps, ce voyage la fera mûrir plus vite encore, faisant d’elle une guerrière, mais aussi une femme.

Le récit est entièrement narratif, pas de dialogues. L’écriture est abrupte, comme si le monde dur et hostile dépeint au fil des pages transpirait dans le style de l’auteur. Cette écriture dépouillée ne fait que servir le récit et les personnages, mettant en lumière la simplicité et la sincérité des uns ou des autres, quelles que soient leurs motivations.

Les faucheurs sont des anges est un livre surprenant et captivant, porté par la force de son héroïne, qui hante encore le lecteur une fois refermé. Je vous le recommande bien évidemment…

(Auteurs NA vivants)