L'aube de la guerrière, Vanessa Terral



Résumé :

À peine décédée, Solange est envoyée à l’armurerie divine. Le Livre de saint Pierre a parlé: guerrière par prédisposition naturelle, mais ange sans grande valeur, elle ne sera d’aucune utilité dans la guerre qui oppose les siens aux démons. Autant l’employer dans les Fosses, ces lieux dispersés dans les plans qui ont pour point commun d’abriter les Larves et autres créatures de cauchemar. Lesquelles ont une fâcheuse tendance à fuguer…
Un job qui n’a rien de bien intéressant – à part une meilleure connaissance des différents types d’effluves méphitiques – jusqu’à ce qu’elle découvre que les démons aussi envoient des guerriers dératiser les abords des Fosses. Dont Terrence et Aghilas… ce dernier possédant le même Don qu’elle, un pouvoir très rare visiblement: le Feu des Ténèbres.


Avis :

La fin du monde est proche et l’on en voit déjà les prémices dans la recrudescence des larves dans les infra-mondes. Heureusement, pour les éradiquer, on peut compter sur les anges guerriers. Solange, fraîchement décédée, est l’une d’entre eux. Voilà deux semaines qu’elle est sur le terrain et qu’elle traque les immondes créatures dans la fange. Faute de « personnel », elle est contrainte d’agir sans partenaire. Mais face aux dangers qu’elle rencontre, la jeune femme en vient à se demander si on ne cherche pas à la tuer (définitivement cette fois) en l’envoyant dans des missions si périlleuses alors qu’elle n’est que débutante. Sa rencontre fortuite avec deux démons va conforter cette impression, et l’ange va déserter pour en savoir plus, avant d’y laisser la vie.

Il n’y a pas à dire, le début est prometteur. Imaginer qu’un ange puisse être en danger de mort parmi ses pairs a de quoi interpeller le lecteur. Mais si l’amorce est séduisante, le reste du livre s’avère plutôt décevant. Ce livre est plutôt une quête initiatique pour Solange qui subit ses péripéties sans trop savoir où elle va. Cette absence de fil conducteur net est déroutante pour le lecteur qui ne comprendra le but des différentes pérégrinations de la jeune ange qu’à la fin. Vanessa Terral développe une mythologie complète, intéressante, qui manque malgré tout d’explications. Par exemple, je suis restée frustrée sur les larves. Larve de quoi ? Que se passerait-il si elles n’étaient pas éradiquées ? À côté de ça, elle mêle habilement les différentes religions, créant un ensemble complètement cohérent, on sent que l’auteur maîtrise le sujet. On retrouve certains clichés propres à l’urban fantasy, une ébauche de triangle amoureux, une héroïne au caractère fort (voir impossible) dotée de pouvoirs hors du commun. Un point m’a particulièrement gênée, c’est la vulgarité. Je pense qu’on peut façonner des personnages au caractère bien trempé sans recourir à un langage grossier, je trouve le raccourci trop facile. Je n’ai rien contre les gros mots, je ne suis pas une intégriste du vocabulaire châtié, mais autant je trouve que quelques expressions bien placées renforcent le propos, autant quand il y en a trop, ça décrédibilise l’ensemble.
Au niveau du rythme, certaines longueurs le cassent, comme l’arrivée chez les dieux nordiques qui m’a semblé être un passage assez longuet par rapport à mon envie d’en savoir plus, alors que parfois les batailles s’enchainent sans laisser le temps de dire « ouf ».
L’aube de la guerrière ne m’a pas convaincue, il y a néanmoins des choses intéressantes qui je l’espère seront développées dans un prochain tome.

Commentaires