Littérature bas de gamme ?

Autant le dire tout de suite, aujourd’hui je suis un peu chonchon, donc il ne faut pas grand-chose pour me contrarier, en l’occurrence juste une conversation entre deux ados boutonneux à cheveux gras mononeuronaux qui a fait écho à une vieille boutade d’un collègue (charmant au demeurant) qui m’avait dit, sans méchanceté aucune (mais quand même quoi !) : « ouais mais ce que tu lis, c’est pas de la vraie littérature ». Gloups. J’avais avalé la pilule sans moufter, mais ça m’avait un peu beaucoup gonflée, même s’il n’y avait pas de volonté de me blesser  de la part de mon interlocuteur. Je crois que j’en avais parlé le jour même ou peu après à l’Éxécutrice, histoire de soulager mon cœur lourd (nan en fait j’ai pas de cœur, vous le savez bien, c’est juste pour mettre un peu d’émotion dans mon bla-bla).
 
Mais revenons à nos moutons. Alors ok, la SFFF n’est pas de la grande littérature, je veux bien l’admettre, mais pourquoi serait-ce de la « fausse » littérature. Et puis d’abord, c’est quoi la « vraie » littérature ? Certes, Jericho Barrons n’est pas le père Goriot, Anita Blake est loin de Madame Bovary et on enseigne plus facilement Chrétien de Troyes qu’Anne Robillard quand il est question de chevaliers. Mais mon principal but quand je lis, c’est de m’évader, de changer de vie. Et franchement, si c’est pour me retrouver dans la peau de Gervaise, je passe mon tour. Oui, je préfère cette littérature dite facile aux grands classiques (les mêmes qui m’ont poussée à vouloir désapprendre à lire au collège), oui je préfère les histoires de zombies à celles de Proust, oui je préfère, par pages interposées, m’envoyer en l’air avec Adam Hauptman qu’avec Julien de Lamare, ou encore parcourir des mondes imaginaires plutôt que le Paris crasseux des Misérables. Et je merde ceux qui ne veulent pas comprendre.

Commentaires

  1. Et je les merde tout autant que toi !

    J'en ai lu des grands classiques du genre... mais décidément je préfère le cuir, les dents longues, les jeunes gens dans un monde post-apocalyptique !
    Des personnages à qui j'aime m'identifier :D

    J'adore ton billet !

    RépondreSupprimer
  2. <3 *_* <3
    Entièrement d'accord ! J'aime Zola, mais La Curée ne m'a pas donné autant d'émotions qu'un Kleypas ! Alors zut à ceux qui pensent que nous ne lisons pas de "vraie" littérature ! N'oublions pas que certains grands auteurs, morts à ce jours, étaient très dénigrés en leur temps.

    RépondreSupprimer
  3. Tu m'ôtes les mots du clavier...
    Vive la fausse littérature! \o/

    RépondreSupprimer
  4. Et comment ! Dégoûtée du classique par un forcing acharné de mes profs de collège, aujourd'hui je m'évade dans l'imaginaire et ne trouve aucun intérêt aux "grands auteurs". Pour moi, il n'y a pas de "vraie" littérature, il y a la littérature tout court. Chacun y pioche selon ses envies, ses attentes, et il ne faut pas chercher plus loin. Le plaisir avant tout, point.

    RépondreSupprimer
  5. Tous les livres sont par définition de la littérature : des mots, des phrases, une histoire. C'est le fond qui définit la littérature, pas la forme, en l’occurrence le genre.
    Tu lis, c'est déjà pas mal et fuck les autres!

    (oui moi aussi je suis ronchon aujourd'hui).

    RépondreSupprimer
  6. Chani a raison, ce billet d'humeur est légitime. Certains oublient un peu vite que la littérature est vivante. Elle correspond à son époque et évolue en fonction des lecteurs. Des genres tombent en disgrâce, d'autres prennent un véritable essor... Se passionner pour des histoires qui n'ont pour seules prétentions que d'apporter du rêve et de l'évasion - dans une réalité qui en a besoin actuellement - n'est pas péjoratif. Et penser qu'il peut y avoir des vrais ou des faux romans trahit un état d'esprit étriqué. Il est bon que les amateurs d'imaginaires et d'aventures cherchent des oeuvres dans lesquels ils peuvent se faire plaisir (à entendre les raisonnements de certains, cette fameuse notion de "plaisir" est une donne inconnue, m'enfin...) La littérature classique est remarquable pour sa maîtrise, mais la SFFF fait figure de friandise qui a également sa place dans les bonnes bibliothèques ^^

    RépondreSupprimer
  7. Je ne suis pas du tout convaincue que la SFFF ne soit qu'une friandise, mais bon nous percevons tous les lectures que nous apprécions de manière différente et il n'y a pas de mal à rechercher l'évasion.
    Par contre je n'aime pas du tout qu'on me dise que ce n'est pas de la littérature ou qu'elle ne sert qu'à distraire alors qu'elle reprend, plus sûrement encore que la littérature générale, tous les grands mythes et qu'elle répond aussi bien que ceux-ci aux grandes questions qui ont toujours hanté l'humanité.
    Le fait est que le français moyen est très snob quand il s'agit de la littérature. C'est vieux et poussiéreux, ça a traversé le temps (parfois on se demande même comment) c'est donc de la littérature. C'est à peine sorti de l'imprimerie et ça a reçu le Goncourt, c'est donc de la haute littérature...
    La plupart du temps on l'admet sans même avoir lu lesdits ouvrages...
    J'ai suivi des études de lettres et je peux te dire que non seulement les gens sont fiers de ce snobisme et l'entretiennent jalousement. Heureusement que le ridicule ne tue pas.
    Je serais plutôt de l'avis de Lilie, tous les livres sont par définition de la littérature et j'aime bien répliquer aux gens un peu trop à l'étroit dans leur petite tête qu'ils n'oseraient jamais dire que Jules Verne, par exemple, n'écrivait pas de vraie littérature. Et regarde quel était son genre de prédilection...
    Les siècles passés nous ont offert de très bons romans, d'autres très mauvais aussi. Certains étaient tout aussi décriés à leur époque que notre si chère SFFF, d'autres étaient adulés et n'ont finalement aucun intérêt pour nous. Les temps changent et les gens aussi.
    Je me suis souvent disputée avec mes profs, surtout parce que j'avais choisi de décortiquer deux romans de fantasy dans mon mémoire. J'avais à cœur de leur montrer que c'était de la littérature et surtout qu'elle ne manquait pas de profondeur.
    Après je ne vais pas nier être un peu snob moi aussi, bien que d'une façon différente de celle des gens qui t'agacent.
    Mais au fond ça n'a pas d'importance. On peut s'amuser à mesurer la qualité d'un récit grâce à de nombreux critères, mais qui ça intéresse ? Au final c'est le lecteur qui aura gain de cause.

    RépondreSupprimer
  8. Oui ma Chani, tu m'en avais parlé ce jour là, je me rappelle que nous nous épanchions mutuellement sur les étrécis du cerveau ^^
    La SFFF est de la fausse littérature c'est bien connu, ne compte que ceux qui ont écrit avant le siècle dernier ou encore ceux qui ont des prix comme le Goncourt cité par Strega... C'est rageant mais que veux tu, la vie est ainsi, nous sommes des incompris, classé dans les geeks parce qu'on lit de la fantasy (et toi c'est encore pire tu lis de la romance, beurk !). T'avais pas une bibliothécaire qui t'avais envoyé paître pour un Kleypas aussi ?
    Merdons les tous ensemble !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah oui, la bibliothécaire et son "Nous ne faisons pas ce genre de littérature". Je lui aurais demandé un bouquin porno ça n'aurait pas été pire lol

      Supprimer

Enregistrer un commentaire