Résumé :
Qui
a tué Balfour père ? À Londres, au début du XVIIIe siècle, c'est à Benjamin
Weaver, fils d'immigré juif, qu'on s'adresse pour répondre à ce genre de
questions. Moitié détective, moitié redresseur de torts, cet ancien pugiliste
vit de sa force et de son intelligence en vendant ses services à qui a les
moyens de les payer. Il sait comment faire parler les gens, mais cette fois,
l'affaire est plus corsée qu'il n'y paraît : en acceptant, Weaver est loin de
se douter que cette enquête va bouleverser sa vie. Lui qui pour fuir son père a
quitté les siens depuis longtemps va être ramené en plein cœur du ghetto juif,
et propulsé au beau milieu de sa famille par l'affaire Balfour. Car tout laisse
à penser que son propre père a lui aussi été assassiné, pour avoir, comme
Balfour, mis le doigt sur une gigantesque machination financière. C'est à
présent au tour de Weaver de mettre son grain de sel dans l'engrenage, et il
n'est pas au bout de ses surprises.
Avis :
Présenté
au départ comme étant les mémoires de Benjamin Weaver, Une conspiration de papier est en fait un rapport d’enquête sur le
meurtre de Balfour père à la demande du fils. Il apparaît que cet assassinat
trouve un écho dans la mort apparemment accidentelle du propre père de
Benjamin, peu de temps auparavant. C’est dans la bonne société, au royaume de
l’argent sans foi ni loi, que le jeune homme doit se rendre s’il veut découvrir
la vérité…
Au
fil du récit et de l’enquête, le lecteur parcourt ce Londres du début du
XVIIIème siècle, crasseux, dangereux et parfois glauque au travers de
descriptions réalistes qui l’immergent complètement dans cette ambiance. Outre
la ville, ce sont surtout les arcanes de la bourse qui sont au cœur du roman.
Spéculation, délit d’initié et malversations sont au programme, c’est assez
amusant de constater que près de 300 ans plus tard les enjeux financiers seront
toujours au cœur de la société, avec des problématiques similaires. De même, la
méfiance et le mépris envers les juifs (et plus généralement la part jugée
« indigne » de la société) dont il est largement question résonnent
curieusement à nos oreilles au regard des inégalités de plus en plus marquées dans
notre époque contemporaine.
L’enquête
est bien menée, même si à un moment donné j’ai viré parano et eu peur que tout
le monde soit impliqué tellement David Liss s’applique à épaissir le mystère
pour mieux le dénouer après. Le ton est agréable, moderne et non dénué
d’humour, si bien que les 700 pages passent à toute allure.
Divertissant
et intelligent, je ne me suis pas ennuyée un instant dans ce livre, et Une conspiration de papier m’a donné
envie de découvrir les autres œuvres de l’auteur.
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