Une place à prendre, JK Rowling

Résumé :

Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourmentes les plus violentes, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable. Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancœurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour et, à l’occasion d’une élection municipale en apparence anodine, faire basculer Pagford dans la tragédie. Attendue de tous, J.K. Rowling revient là où on ne l’attendait pas et signe, avec ce premier roman destiné à un public adulte, une fresque féroce et audacieuse, teintée d’humour noir et mettant en scène les grandes questions de notre temps.

Avis :

Je n’avais pas particulièrement suivi l’actualité de JKR, et c’est à quelques jours de sa sortie que j’ai entendu parler d’Une place à prendre. Du coup, le jour J, qui fonce se procurer le livre de la maman d’Harry Potter ? C’est Bibi ! Je savais néanmoins où je mettais les yeux, pas de sorcier, pas d’école de magie, mais un récit pour adultes, une étude de mœurs autour du décès d’un membre d’une communauté. J’attendais quelque chose d’incisif, d’enlevé, avec de l’humour noir et du cynisme, et j’étais plutôt contente que l’auteur ne cède pas à la facilité en faisant un nouveau roman calqué sur sa série à succès.

J’ai très vite déchanté. Au bout de 30 pages, ma perplexité était déjà grande, je me demandais ce que je faisais là, et où JKR voulait en venir. Au fil de ma lecture ce sentiment a été remplacé par de l’ennui, si bien qu’à près de 300 pages j’ai été fortement tentée d’en rester là. Mais vu le prix du bouquin, autant en avoir pour mon argent et boire la coupe jusqu’à la lie afin de donner mon avis sur ce pavé (après lecture, il calera idéalement buffets, tables ou bibliothèques bancals, trouvons le positif où il est).

JKR voulait prouver qu’elle pouvait écrire autre chose que les aventures du petit sorcier à lunettes, c’est chose faite, elle démontre avec Une place à prendre qu’elle peut aussi écrire un bouquin d’un ennui profond, avec des personnages sans nuance et sans intérêt, le tout servi d’une pseudo-morale de bon aloi et saupoudré d’une bonne dose de pathos pathétique. Rien que ça. La mort de Barry (j’ai déjà oublié son nom et je n’ai pas envie de me casser le dos pour dégager le bouquin de sous le buffet afin d’aller chercher dedans) provoque un tsunami dans la petite communauté de Pagford, et son siège laissé vide au conseil paroissial va cristalliser les tensions entre les habitants bien-pensants des quartiers privilégiés et les ceux de la cité HLM voisine, les premiers ne voulant pas entendre parler de l’intégration des seconds. Lutte des classes, mesquinerie, violences et lieux communs, l’auteur nous décline (longuement, trop longuement) les conséquences de la mort du dénommé Barry (dont j’ai définitivement oublié le nom).

Alors, oui, pourquoi pas, je n’ai rien contre le thème, même s’il est quand même casse-gueule (la preuve), et venant de JKR j’attendais plus de finesse, de l’humour, de l’ironie dans sa façon de raconter la vie de cette petite communauté. Rien de tout cela, c’est plat et fade, les personnages sont trop nombreux pour qu’on puisse s’y attacher (j’ai déjà eu du mal à comprendre qui était qui), le récit manque cruellement de dynamisme (en enlevant deux tiers du bouquin je pense qu’il y a moyen de faire quelque chose qui tienne la route), et je n’ai fait que m’ennuyer. Du coup, plus je m’ennuie moins je m’implique dans l’histoire, et j’ai terminé le livre « de loin », sans vraiment me sentir concernée par les évènements. Et puis, coup de massue finale, la fin m’a encore davantage déçue (si si c’était possible), tellement dégoulinant de pathos et facile.

Je ne vais pas vous dire de ne pas lire ce livre, au contraire je vous invite à vous plonger dedans, je ne dis pas qu’il est mauvais, mais pour moi ça ne l’a vraiment pas fait… Si par contre vous avez été complètement séduit(e) par Une place à prendre, n’hésitez pas à me faire part de votre vision du roman.