Chani aime les ebooks... ou pas.

Aujourd’hui j'ai envie de parler du prix des livres numériques, parce que j'ai parfois un peu l'impression d'être prise pour une imbécile quand je vois les tarifs pratiqués. À la base il faut savoir que j'ai une liseuse depuis un peu moins de deux ans, que je lis fréquemment dessus et que je trouve ça génial pour plein de raisons, principalement pour la praticité du format quand on voyage pas mal. Je ne suis donc pas une intégriste du livre papier, loin de là.
15,99€ pour Une place à prendre (contre 22,80€ pour la version papier), 13,99€ pour le dernier Musso (contre 20,80€), 5,99€ pour Belladone (au lieu de 7,50€), 11,99€ pour Cinquante nuances de Grey (16,15€ la version papier)... Je pourrais continuer longtemps comme ça, mais je pense que vous avez saisi le concept : je trouve que les livres au format ebook restent très (trop) chers par rapport au format papier. C'est vrai quoi, j'aime les livres, mais j'ai un budget aussi, pourquoi irais-je acheter un livre numérique à peine moins cher, alors que je peux avoir le livre lui-même pour encore moins cher en occasion quelques jours après sa sortie ? Et là vous allez me dire "ben tu vas sur Price Minister et tu te tais". Oui mais non, ce n'est pas si simple. 

Si encore ce peu de différence était la norme, j'en prendrais mon parti, mais il y a certains éditeurs qui appliquent une vraie différence tarifaire entre l'immatériel et le papier. Et pas forcément de grosses maisons, loin de là. En tête, les Éditions du Petit Caveau proposent le numérique entre 5 et 7€ pour des livres papiers entre 18 et 20€. Idem chez Rebelle, le numérique est environ 50% moins cher (il y certainement d'autres exemples du genre, mais je ne "fréquente" que ces deux-là). Et là, en tant que consommatrice de base, je suis contente, je n'ai pas l'impression de me faire arnaquer.

À la marge, je me dois d'être honnête, il y a aussi les opérations spéciales sur le  numérique à 0,99€ chez Bragelonne, c'est ponctuel et sur une sélection de titres, mais j'en ai largement profité donc je ne vais pas cracher dans la soupe.

On peut donc se demander comment font certains pour proposer des tarifs corrects toute l'année sans fermer boutique, et pourquoi tout le monde ne fait pas pareil. Alors j'ai été fouiner un peu sur le net pour essayer de comprendre la raison pour laquelle les ebooks restent majoritairement chers, et comment expliquer la différence de politique tarifaire entre les uns et les autres. 

Alors, ok, il y a les charges incompressibles (rémunération de l'auteur, publicité...). Il y a aussi des coûts pour mettre un livre au format numérique, surtout s'il n'existe pas sous forme de fichier et qu'il faut le scanner (oui, alors là on oublie tout de suite ce dernier argument tout pourri pour les sorties récentes hein). Mais l'éditeur gagne sur les coûts de fabrication et de distribution.  Donc en gros, les coûts de production sont moindres pour le numérique, mais pourtant la différence de prix n'est pas énorme : c'est donc que l'éditeur augmente sa marge, CQFD... Alors ok, admettons, le lecteur gagne de l'argent puisque le livre est moins cher au final, et l'éditeur en gagne aussi, c'est un rapport gagnant-gagnant, tout le monde est content. Eh non, pas moi, psychologiquement, plus de 10€ pour un grand format version numérique pour moi ça reste trop cher, et 1,5€ d'écart sur du poche, je vois pas l'intérêt.
 

Alors après histoire de rire un peu, parlons de l'amortissement de la liseuse (un peu comme pour une voiture diesel quoi). Avant de faire de faire réellement des économies, le lecteur devra acheter entre 25 et 45 ebooks (selon le type d'appareil et les livres achetés). Sachant qu'en moyenne un lecteur français lit 16 livres par an, je vous laisse faire le calcul (le temps qu'il amortisse financièrement sa liseuse, elle sera KO ou dépassée et il en achètera une autre, en gros). Bien sûr on ne peut pas nier les avantages numériques, avoir sa bibliothèque dans sa poche n'est pas négligeable, loin de là. Mais vu sous cet angle, passé le côté gadget de la liseuse, on peut se demander si le format présente un réel intérêt pour le lecteur lambda. Alors, pour développer le support et faire plaisir aux livropathes, un petit effort de la part des éditeurs ne serait pas de refus, non ?

Documentation :

http://www.slate.fr/story/61805/livre-numerique-15-euros

http://www.lexpress.fr/culture/livre/pourquoi-le-livre-numerique-est-il-si-cher_902339.html

http://www.mac4ever.com/actu/52259_pourquoi-le-livre-num-rique-restera-cher