Résumé :
Depuis
l’Éradication, le monde est gouverné par les femmes et pour les femmes
uniquement. Les hommes n’ont plus le droit de cité. Tous sont bannis, ou bien
traqués et placés en détention pour assurer leur seule fonction : la
reproduction. Ensuite, systématiquement, ils sont éliminés. Comme toutes les
jeunes filles de son âge, Lyra s’entraîne dur pour être capable d’affronter et
de maîtriser les mâles qui rôdent encore. Jusqu’au jour où elle doit rencontrer
un homme pour procréer à son tour…
Avis :
Dans une société où le matriarcat est poussé
à l’extrême, Lyra et Yas ont pour mission de capturer les rares hommes ayant
gardé leur liberté afin de les enfermer dans la Structure. Maltraités, contraints
à procréer puis exécutés, leur sort a été scellé il y a bien longtemps suite à
une révolte féministe. Finis les coups, la soumission et le silence, les femmes
ont pris le pouvoir et réduit l’homme au simple rôle de reproducteur. La jeune Lyra
approche de ses dix-huit ans et va devoir quitter l’action pour remplir une
nouvelle mission : porter un enfant.
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ATTENTION SPOILERS ///
Si le pitch me semblait prometteur, j’ai finalement
failli avoir le front plat à force de me le frapper au cours de ma lecture… Je
laisse de côté le style qui est largement perfectible mais qui passe. De toute
façon, avec tout le reste je n’ai pas eu le temps de m’appesantir sur l’écriture
en fait…
Commençons par le commencement. Les femmes
se sont donc rebellées contre les hommes car ces derniers sont violents, les
rabaissent, ne les laissent pas s’épanouir, j’en passe et des meilleures. Ok,
donc la société que les femmes vont créer sera bienveillante, équitable et
laissera une grande place à la liberté de chacune et à la tolérance. Elles exécutent
les hommes ? Bon, pour la tolérance on repassera. Les femmes doivent s’habiller
en jupe, garder les cheveux longs et ne jamais sortir sans être pomponnées ?
Pour la liberté, c’est pas gagné. Elles sont sanctionnées si elles prennent ne
serait-ce qu’un kilo ? On sent la bienveillance là, c’est flagrant. Bref,
l’auteur explique le pourquoi du comment de son background (les hommes sont
vilains, les femmes veulent se libérer) et propose une société bourrée de
contradictions par rapport au postulat de départ. Rien que cela m’a fait
grincer des dents à m’en faire sauter les plombages. Et encore, je passe sur l’organisation
de la vie des femmes, elles doivent être éduquées (mais que jusqu’à quinze ans
hein, ça risque d’être compliqué pour faire médecine du coup), ensuite
guerrières/chasseuses d’hommes et, à dix-huit ans, à elles la maternité. Une
nouvelle fois je me pâme devant tant de libertés individuelles et de
possibilités d’épanouissement personnel. Mais Chani, c’est une dystopie, c’est
normal que la société ne soit pas parfaite, me direz-vous. Certes, mais dans
les bonnes dystopies le message est subtil, amené au fil des pages. Ici c’est à
peine s’il n’y a pas une affiche lumineuse et clignotante « Hey, regardez comme
je suis une société dysfonctionnelle ! ».
Ensuite, intéressons-nous à l’intrigue. Lyra
va donc devoir concevoir son premier enfant. Insémination artificielle et tout
le toutim ? Que nenni, à l’ancienne, avec un homme en chair et en os (une
fois le devoir accompli il sera exécuté, rappelez-vous). Elle a peur ? Pas
grave, on l’endort, monsieur accomplit sa besogne (sachant qu’il va être tué
ensuite je ne sais pas comment il arrive à se motiver, mais admettons) et le
tour est joué. C’est un viol peut-être, non ? Oui mais bon, c’est pour le
bien de la communauté, on ne va pas chipoter quand même ! Donc on renverse
la société parce que les hommes sont vilains pas beaux et on met en place des
viols en série alors qu’une solution médicale existe. Bien sûr, tout est
cohérent, mon front commence à me faire mal… Bref, revenons à Lyra qui se
retrouve face à son « destiné », qui n’est autre que le jeune homme
qu’elle a capturé quelques jours avant. On se doute bien de la direction que va
prendre le roman, la jeune fille va tomber amoureuse de lui. Oui, ok, sauf qu’en
se voyant une ou deux heures grand maximum, Loan (c’est le jeune homme en
question) va réussir à lui retourner le cerveau. Les femmes ne sont pas si
bienveillantes que ça, les hommes ne méritent pas leur sort, blablabla… Dix-huit
années de conditionnement foutues en l’air en moins de deux, amenez-moi les
formatrices et les éducatrices de Lyra qu’on les fusille, bonnes à rien qu’elles
sont ! (En même temps, en arrêtant leurs études à quinze ans, la formation n'est pas complète, ceci explique cela...) Leur romance fait ensuite un peu pitié, un mélange de cucul la
praline et de WTF, je vous laisse découvrir tout ça. Alors après, c’est la fête
du slip, plus ça va, plus on se rend compte que tout le monde fait partie de la
rébellion qui vise à mettre fin à cet « ultimate matriarcat ». Jusqu’à
la présidente (qui n’est pas vraiment présidente mais bon, là j’ai pas le temps
de développer, mais c’est tout comme). Han. Ben alors pourquoi ce petit monde qui
semble être aux postes clés ne fait-il pas table rase des lois anti-hommes ?
Parce qu’il y a les autres pays et la guerre ! Alors, autant j’ai vu venir
pas mal de choses, autant la guerre avec une Lyra enceinte de sept mois sur le
champ de bataille, je ne pensais pas qu’on me le (re)ferait. Mention spéciale
à l’accouchement par contre, là niveau incohérence on touche le fond. Petit
rappel des faits. Lyra est enceinte (je vous passe l’épisode sur le déni de
grossesse, mon front a pris cher à ce moment-là), on lui a fait subir des tests
pour connaître le sexe de l’enfant. Ok, donc échographie en gros et,
félicitations (ou pas), c’est un garçon. Finalement, entre deux bombardements,
Lyra accouche de… jumeaux : une fille et un garçon, amenez-moi le médecin échographiste
qui a fait l’examen, fusillé lui aussi pour incompétence ! Le livre s’achève
comme une tragédie Shakespearienne (sans le talent ni l’émotion) et c’est un
soulagement pour moi, et encore plus pour mon front.
Boys
Out ! est un livre qui part avec une bonne idée, mais traitée
par-dessus la jambe. Il manque de la profondeur, de la maturité et de la
cohérence, l’idée de base ne suffit pas, loin de là. Pire encore, le roman m’a mise mal à l’aise
par rapport à son traitement du féminisme à une époque où les droits de la
femme semblent plus en danger que jamais…
Contente de lire un avis un peu différent sur ce roman (qui récolte tant de louanges partout). J'espère que ton front plat ne se porte pas trop mal :p
RépondreSupprimerDes bisous Miss Chani et belle fin de semaine,
Cajou
Mon front va mieux mais m'a demandé de ne plus recommencer ;)
SupprimerBises