Résumé :
En
1968, peu après le premier « incident zombie » jugulé par les autorités
américaines, y compris du point de vue de la communication (un « incident »
ayant malgré tout provoqué 70000 morts), Wanda Mayhall, jeune infirmière mère
de trois filles en bas âge, découvre le corps d'une adolescente lors d'une
tempête de neige. Serré dans les bras morts de la jeune femme, emmitouflé dans
quelques hardes : un nouveau-né froid comme la pierre. Il ne respire pas ; son
pouls est introuvable. Mais ses yeux sont ouverts. Des yeux qui suivent les
mouvements de Wanda... Soudain, le bébé se met à bouger.
La
famille recueille alors le nourrisson, qu'elle nomme Stony, tout en taisant
cette découverte aux autorités. C'est alors qu'en dépit de toute attente, cet
enfant qui ne respire pas, ne mange pas et semble insensible à la douleur
physique, commence à grandir. Ainsi débute une existence cachée, secrète, faite
de non-dits mais aussi de découvertes pour un Stony bientôt adolescent dans la
ferme familiale. Jusqu'à cette nuit terrifiante au cours de laquelle il lui
faut fuir pour sa vie, abandonnant tout ceux qu'il aime, une nuit au sortir de
laquelle lui sera révélée la nature de sa condition, et aussi, surtout, une
réalité cruciale : il n'est pas seul...
Avis :
Je ne
sais pas si c’est la mode actuelle ou si c’est l’enchaînement hasardeux de mes
lectures qui me donne cette impression, mais que sont devenus les hordes
affamées bouffeuses de cerveaux ? Le zombie réfléchirait, serait même
plutôt sympa à la base, ses instincts meurtriers n’étant qu’une réponse aux
mauvais traitements infligés par les vivants manquant singulièrement de
compassion envers leurs ex compagnons devenus un peu moins frais. L’homme est
un loup pour l’homme (et surtout pour la femme, cc Dirty Dancing) mais aussi pour les zombies, tel est le message
véhiculé par, entre autre, L’éducation de
Stony Mayhall. Daryl Gregory déplace ainsi notre échelle de valeur et la
recentre sur le mort-vivant, un homme comme les autres ou presque, avec qui on
peut vivre en bonne intelligence. Et, justement, d’intelligence ce livre n’en
manque pas, même si le côté moralisateur et un brin gentillet n’est pas
vraiment ma tasse de thé. Un zombie heureux, bien élevé, pouvant jouer et
s’épanouir ne serait pas une menace, mais les préjugés des hommes en font une
victime et une arme qui se retourne contre son tortionnaire. Entendons-nous
bien, j’ai trouvé le roman très bon, agréable à lire et tout, mais, je dois l’avouer,
on peut me parler de tolérance tant qu’on veut, je suis bouchée à l’émeri quand
il s’agit de considérer les morts-vivants autrement que comme une menace.
Élevée avec Romero, baignée par Robert Kirkman et traumatisée par Danny Boyle,
mon cerveau (que je souhaite garder intact, merci) ne peut intégrer le message
de paix véhiculé par le livre. Je suis profondément convaincue du manque d’humanité
de notre société, que c’est de la peur de l’autre que naissent les plus grandes
guerres, mais j’ai les fils qui se touchent quand l’autre en question ne
respire plus. Sinon, plus sérieusement, le roman est intéressant et très bien
écrit, la vision de Daryl Gregory est originale (même s’il y a des questions
soulevées qui ne trouveront jamais de réponse), mais je ne suis pas trop
cliente (au cas où vous n’auriez pas compris).
J'avoue que le zombie terrifiant n'est plus ce qu'il était si on regarde plusieurs livres du genre, mais celui-ci me tente bien quand même :)
RépondreSupprimerJe suis restée assez tradi en ce qui concerne les zombies, j'avoue :)
SupprimerIl n'empêche que je suis toujours curieuse :) (il me fait penser à Celle qui a tous les dons de Carey). Mais j'avoue que j'ai aussi un net penchant pour le zombie traditionnel (celui qui ne court pas, d'ailleurs)
RépondreSupprimerCelle qui a tous les dons est dans ma wish list, je suis curieuse aussi :)
SupprimerJe rapprocherais plus L'éducation de Stony Mayhall de J'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour. En ce qui concerne la place du zombie dans la société. L'humour en moins, le développement politique en plus.
SupprimerPour celle qui a tous les dons, sans faire de spoile, il est un peu plus traditionnel dans le zombie en lui même. Mais c'est tout de même bien différent, et il court, et et et, non mais sérieux faut le lire les filles vous ne serait pas déçues.
Tu viens me tenter, déjà que je ne suis pas très résistante à la tentation livresque...
Supprimer