Résumé :
Les
marais des Everglades sont troubles, ce matin. On vient de trouver le corps
d’une femme. Une femme noire. Abe est procureur, réputé irréprochable et sans
tache et, pour lui, cette scène de crime n’est pas différente d’une autre. Mais
quand on identifie le corps, et que l’agent Victoria Santos lui demande s’il
connaît cette femme, Abe hésite à répondre… Une seconde d’hésitation qui le
propulse du côté des suspects. Et l’entraîne dans les profondeurs d’une spirale
infernale le jour où sa propre femme, Angelina, disparaît à son tour.
Avis :
Le
cadavre sans tête d’une femme est retrouvé dans les Everglades. Le meurtre fait
penser à la signature de Cutter, un tueur en série recherché par la police, si
ce n’est que Cutter n’avait jusque-là tué que des femmes blanches et que cette
nouvelle victime est noire. Changement de mode opératoire, œuvre d’un copieur,
ou tout à fait autre chose ? Abe est procureur et se voit confier
l’enquête mais, bien vite, un lien est établi entre lui et la victime et il se
voit propulsé au rang de suspect.
D’un
abord plutôt simple, l’enquête menée dans Les
profondeurs s’avère assez complexe. Entre drame familial, jalousie, passé
trouble, mensonges et manipulation, l’auteur brouille les pistes et fait
avancer son intrigue à petits pas, tirant plusieurs fils à la fois. Le lecteur se
fait mener par le bout du nez et change de suspect suivant les révélations qui
lui sont faites. Plusieurs pistes sont proposées, le perdant encore davantage,
à se demander où l’auteur veut en venir. Par contre, le soin apporté au tissage
de la toile de l’histoire est terni par les personnages qui manquent de
charisme, ou sont juste insupportables. Abe apparaît comme faible, perdu dans
sa propre vie. Sa femme Angelina fait figure de conjoint gorgé de jalousie,
soufflant le chaud et le froid au gré de son humeur. JT, le beau-frère
bipolaire est agaçant, apparaissant égoïste et destructeur. L’agent Santos
manque de crédibilité au vu de ses changements de direction et de comportement
face aux personnages au cours de l’enquête. Le lecteur n’arrive pas à avoir la
moindre empathie pour eux et les suit de loin, ce qui est assez dommage. C’est
donc un bilan en demi-teinte que je dresse de ce roman, certes surprenant sur
le fond, mais porté par des personnages qui ne donnent pas vraiment envie que
l’on s’intéresse à eux.
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