Résumé :
Ce n’est pas tant la nostalgie qui guide ces mots,
mais bien quelque chose qui s’apparente plus à une blessure ancienne, de celles
qui s’imposent à vous dès que le temps change, qui font vriller vos os sous
l’humidité de l’air ou la tension des tempêtes. Je crois que c’est pour cela
que je guette, à la fin de l’été, le moment où les journées raccourcissent.
Parce que le jour se couche tôt, parce que la nuit s’empare du paysage alors
que le soir n’a pas encore sonné. Un rythme d’ailleurs, un rythme d’autrefois
posé sur les méridiens du Pacifique. Si j’attends la venue de l’automne et la
promesse de l’hiver, c’est pour rejeter en bloc la chaleur et le soleil. Pour
noyer dans le froid ces souvenirs doux-amers de jour mourant, de montagnes
baignées d’orage. — La Boussole
Huit nouvelles parcourues de failles et de rêves sans issue,
d’inévitables séparations et de retrouvailles au pied des tombes.
Avis :
Complètement séduite
par Le rêve du Prunellier, c’est avec
plaisir que je me suis replongée dans l’univers de Rozenn illiano avec Fêlures. Ce nouveau recueil est composé
pour partie de nouvelles, retravaillées, issues du précédent et de nouveaux
textes disponibles sur le site de l’auteur.
Fêlures
s’ouvre sur Échos du froid, un texte que j’avais
toujours bien en mémoire (sous le titre Dies
Irae) et qui immerge le lecteur dès les premiers mots dans l’univers
onirique et poétique de l’auteur, une très bonne entrée en matière. Viennent
ensuite deux nouvelles, Poe et Le corbeau et l’écrivain, hommage à Edgar
Poe, celles qui m’ont sans doute le moins touchée, je préfère l’auteur dans des
textes plus personnels. Amélia des Tours
est pour moi la nouvelle la plus étrange, celle qu’on n’attend pas. Les quatre derniers
textes sont ceux que je préfère. Trois composent le cycle de L’attrape-rêves, des textes qui vous
bouleversent et vous prennent aux tripes, avec en final La Boussole qui sera
sans doute mon coup de cœur. Enfin, l’auteur termine avec Souvenirs d’encre, un superbe texte empreint de mélancolie et de poésie,
mais très accessible.
La plume de Rozenn Illiano est envoûtante,
elle pourrait réécrire l’annuaire que j’y trouverais sans doute mon compte.
Elle sait mêler espoir et désespoir dans un ensemble délicat, et tisse ses
histoires comme d’autres des toiles. Si vous ne connaissez pas son univers, ce
serait vraiment dommage de ne pas y faire une incursion.
Huhu, réécrire l'annuaire, voilà un challenge ;) J'ai beaucoup aimé ce recueil moi aussi.
RépondreSupprimerD'ailleurs je le demande si l’annuaire papier existe toujours...
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