Résumé :
" Je suis le
guetteur de la nuit, le gardien des hautes cimes. Je surveille l'arrivée du
désert, l'avancée des tempêtes, bientôt la maison sera ensevelie sous le sable.
Seuls ceux qui habitent les étages les plus hauts arriveront à survivre. "
Dans un monde en déliquescence, la sécheresse et la canicule font des ravages,
l'égoïsme et l'anarchie règnent, et chacun lutte férocement pour sa survie.
Antoine, un ancien professeur, rend quotidiennement visite à sa fille Chloé
qui, suite à un événement traumatique dont il se sent coupable, souffre de
graves troubles de la mémoire et réside depuis des années dans une maison pour
enfants malades. Antoine se bat contre l'oubli et la destruction, en
photographiant son environnement en train de disparaître, et en reconstruisant
sa relation douloureuse avec Chloé. C'est alors que réapparaît Sonia, son amour
de jeunesse, devenue documentariste de renom, mais elle meurt avant qu'ils ne
puissent tourner la suite du film qu'ils avaient jadis commencé ensemble. Antoine
décide de partir sur les routes avec Chloé, dans l'espoir que ce voyage lui
permette de sauvegarder les archives de Sonia, et de les sauver eux-mêmes. Dans
une atmosphère des derniers jours où l'obscurité gagne, dans une errance où
l'oubli croît, Antoine réussira-t-il à assumer son rôle de père ? Chloé
arrivera-t-elle à grandir ? Parviendront-ils, ensemble, à retrouver la lumière
?
Avis :
Il est des livres qui vous immergent
complètement dans leur univers et ne vous relâchent qu’à la toute dernière page,
un peu déboussolé. C’est le cas de Nous
entrerons dans la lumière, roman hybride entre post-apo, cli-fi, road trip et drame social.
Dans un monde en déliquescence, asséché par
le réchauffement climatique, Antoine déambule, appareil photo en main, témoin
passif d’une société qui a tout gâché et ne se respecte plus. Ancien
professeur, il garde un souvenir ému du monde qu’il a connu et de ce qu’il a
perdu. Sa femme est partie travailler là où la situation est plus stable, sa
fille est internée dans un établissement psychiatrique, il n’a plus que ses
souvenirs. Et c’est un fantôme du passé, Sonia, son amour de jeunesse, qui va
venir perturber son quotidien.
Dès les premières pages, le lecteur est happé
dans l’ambiance morose du roman où règnent mélancolie et résignation. Michèle
Astrud décrit un futur proche dans lequel nous avons tout perdu, mais qui est
criant de réalisme et renforce l’impression de malaise qui ne va pas quitter le
lecteur. Outre la violence ambiante, les questions sociales et écologiques qui
sont au cœur du roman en filigrane, Nous
entrerons dans la lumière met surtout en lumière l’histoire d’un père qui
renoue avec sa fille, leurs espoirs déçus et ceux à venir. Leur relation est
touchante, apportant de la lumière dans ce gris omniprésent qui caractérise le
roman. La plume de Michèle Astrud est fluide et réserve de très beaux moments
dans les descriptions de ce chaos qu’est devenu notre monde. Le roman ne laisse
pas indifférent, loin de là, je vous invite à le découvrir.
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