Résumé :
Willowdeen ne
s'est jamais préoccupée de son corps. Oui, elle est ronde, et alors ? Comme
elle le dit toujours, un corps parfait pour la plage, c'est son corps dans un
bikini, pas besoin d'être super slim pour s'assumer. Jusqu'au jour où elle se
retrouve à travailler au fast-food du coin et qu'elle rencontre Bo, qui porte
un peu trop bien son nom. Et autant Will n'est pas du tout surprise de le
trouver attirant, autant elle est sous le choc lorsqu'il lui vole un baiser.
Mais au lieu de se sentir pousser des ailes, Will commence à douter. Comment
peut-il l'aimer quand le monde entier dit que les filles comme elle doivent
être cantonnées aux seconds rôles ?
Peut-être ne
s'assume-t-elle pas tant que ça au final ? Un seul moyen de retrouver confiance
en elle : faire la chose la plus inimaginable qui soit... s'inscrire au
concours de beauté local présidé par sa propre mère, ex-miss au corps
filiforme. Entraînant dans son sillage tout un groupe de candidates faites pour
tout sauf défiler, Will va montrer au monde, et surtout à elle-même, qu'elle
aussi a sa place sous les projecteurs.
Avis :
Willowdean a seize
ans, une meilleure amie, Ellen, et des kilos en trop qu’elle assume plutôt
bien. Entre une mère ancienne reine de beauté qui désespère de la voir maigrir,
une tante, qu’elle adorait, récemment décédée à cause de son obésité, la jeune
fille essaye de trouver sa place et ses repères, ce qu’elle pensait plutôt bien
réussir à gérer avant que Bo, un collègue de travail, ne vienne tout
bouleverser.
Ce livre fait
beaucoup parler de lui en ce moment, j’avais envie de le lire mais j’étais
aussi pleine d’appréhension. Je ressors de ma lecture ravie, ce n’est pas un
coup de cœur, mais pas loin, Willowdean a su me séduire à mon tour.
Mais revenons sur
l’histoire de cette jeune fille taille XL. D’abord, reconnaissons que ça change
des histoires où l’héroïne est, au choix, soit la bombasse du lycée, soit le
vilain canard qui cache un magnifique cygne qui devient la bombasse adjointe. Ici,
Willowdean n’entre pas dans les canons de beauté habituels, elle est grosse (ça
y est, le gros mot est lâché, vous pouvez de nouveau respirer) et vraiment
grosse, pas dans le genre qui ne rentre pas dans un 36 mais glisse dans du 38. Non,
elle dépasse le 44. En principe, ce genre de personnage est cantonné à la
rigolote bonne copine du bouquin, mais là elle en est le point central. L’histoire
en elle-même est assez classique, on y retrouve même un triangle amoureux, c’est
dire, mais c’est le point de vue de la jeune fille qui change tout. Est-elle
assez bien pour qu’on l’aime ? Entre différence et mésestime de soi, on
retrouve ici des thèmes actuels dont, enfin, le background est crédible (parce que la mésestime de soi quand on a 2
kilos de trop, c’est un peu prendre le lecteur pour un con). Willowdean est une
battante attachante et le lecteur a envie de la voir réussir à changer le
regard des autres, mais aussi le regard qu’elle porte sur elle-même. L’idée du
concours de beauté est un peu cliché mais fonctionne bien, même si finalement
le plus important n’est pas là. La narration est fluide, très juste dans l’émotion
sans tomber dans le pathos ni la moralisation (ce qui aurait ruiné l’impact du
propos). Le lecteur passe un bon moment, le livre fait réfléchir, que l’on soit
dans le cas de Willowdean ou pas, en étant un joli plaidoyer pour la tolérance
et le droit à la différence. Un exercice périlleux, mais ici tout à fait
réussi.
On sent à travers tes mots que tu as été ravie par ta lecture. Le triangle amoureux est un détail de la vie de l'héroïne ou l'autrice y consacre-t-elle beaucoup de temps ?
RépondreSupprimerÇa fait partie de l'histoire, mais c'est presque accessoire ;)
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