Résumé :
Des choses, pas
belles, se sont passées, en France, entre 2017 et 2020. Les femmes, par la main
de déesses grecques surgies de l'Olympe (car les divinités sont immortelles),
ont pris le pouvoir détenu par les hommes depuis des millénaires. L'Apocalypse,
prédite pour décembre 2012, n'a pas eu lieu. Les déesses sont venues se
mélanger à la société française contemporaine. Le Parti du Cercle a imposé ses
règles. L'expérience a très mal tourné. Mais comment faire la lumière sur ces
quatre années d'un règne éphémère et probablement sanglant, alors qu'une
amnésie collective a été décidée par référendum au terme de cette page
d'Histoire, en 2020 ? Une amnésie appelée le Grand Blanc, approuvée à
l'unanimité de la population. C'est pour juger cette douloureuse parenthèse que
s'ouvre un maxi procès dans ce qui fut longtemps le stade de France et qui
abrite désormais le tribunal du grand Paris. Nous sommes en 2062. À la barre,
la Sibylle, prophétesse de la révolution des femmes. Pièces à conviction à
l'appui, elle déroule le fil de sa mémoire, et de la généalogie des événements.
Petit à petit, on découvre la réalité de ces années spéciales, très spéciales.
Avis :
En 2017, Le Parti du Cercle remporte les
élections présidentielles françaises. S’ensuivent quatre années terribles
pendant lesquelles se sont déroulés des faits tellement horribles que les
français ont préféré opter pour l'oubli. C'est le Grand Blanc, une sorte de
lobotomie de masse qui a permis d'occulter de la mémoire collective ce qui
s'est déroulé entre 2017 et 2020. La société s'est reconstruite sur les ruines
de l'oubli et c'est maintenant une république spectacle dans laquelle l’argent
règne en roi. La Corse a été vendue à un Russe, Nice va subir un sort identique
mais aux mains de chinois, et la vie des politiques est théâtralisée sous l’œil
de leurs sponsors.
Le roman porte sur le procès de la Sibylle,
la prophétesse qui a toujours en mémoire les évènements survenus pendant le
règne de la présidente Ambrose. Société spectacle oblige, le procès ressemble
donc à une espèce de Loft Story judiciaire, bourré de références à la pop
culture et à la mythologie grecque.
Le pitch m’a énormément intriguée et
j’attendais beaucoup de ce roman entre féminisme et critique cynique de notre
société. Hélas, je n’ai pas adhéré à l’angle adopté par Chloé Delaume pour
raconter son histoire. C'est bizarre, barré, drôle au départ pour finir par
être complètement lourdingue et vide de sens. Beaucoup de références à la
mythologie et au désœuvrement des déesses, une vision de notre société très
féroce, mais au final pas assez de matière sur le fameux Grand Blanc. L’auteur
s’écoute parler, joue avec les mots et les références pendant que le lecteur
veut en savoir plus sur le Parti du Cercle et ce qu’il s’est passé entre 2017
et 2020. Ce qui, au final, prend très peu de temps dans le roman et s’avère
assez décevant.
Les
Sorcières de la République est de ces romans qui font pschitt et
me laissent une sensation de déception, voire de gâchis par rapport à ce que
j’en attendais…
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