L'année du Lion, Deon Meyer

Résumé :

Ils ont tué mon père.

Je les aurai.

Après la Fièvre qui a décimé les neuf dixièmes de la race humaine, mon père, Willem Storm, a fondé Amanzi, une nouvelle colonie, et l'a menée du chaos à l'ordre, de l'obscurité à la lumière, de la famine à l'abondance.

Je suis Nico Storm, formé par Domingo à l'art de tuer.

Je détestais mon père et je le vénérais.

Ils l'ont abattu à Witput, dans notre beau Karoo, en bordure de l'ombre effacée d'un cercle d'irrigation.

Je vais trouver ses tueurs et je le vengerai.

Ce qui suit est mon histoire.

Avis :

Aujourd’hui je vais vous parler d’un bon gros pavé de plus de 700 pages, L’année du Lion de Deon Meyer. Post-apocalyptique mon amour, ici on est en plein dedans. L’action se situe en Afrique du Sud (pays de l’auteur), après le passage meurtrier d’un virus qui a vu les 9/10^ème de la population mondiale y passer.

Parmi les survivants, il y a Willem, le père, et Nico, le fils, STORM. Willem l’optimiste, le visionnaire, veut fonder une nouvelle société, Amanzi, où tous les hommes de bonne volonté seraient les bienvenus. C’est vrai, après une telle catastrophe les hommes vont vouloir aller de l’avant et abandonner leurs vieux travers. Spoiler, c’est non. Mais Willem arrive tant bien que mal à faire prendre vie à son rêve, et une bonne partie du livre est consacrée à voir Amanzi naître, survivre, se relever, réapprendre la démocratie et ses limites. Nous allons faire connaissance avec toute une galerie de personnages attachants (ou pas), comme le mystérieux Domingo, l’intrépide Sofia, l’ambigu pasteur Sebego. Tout n’est pas idéal à Amanzi même, et encore moins autour, d’autres groupes s’avèrent beaucoup moins pacifiques, et l’utopie de Willem peine à intégrer cette donnée. Et puis au milieu de tout ça il y a Nico STORM, ado de 15 ans un peu paumé, qui se sent délaissé par son père qui œuvre pour le bien commun, mais perd un peu de vue son fils, un fils qui l’aime autant qu’il va le détester. L’adolescence, la rébellion, je ne vous fais pas de dessin, c’est déjà pas facile quand on confisque la PS4, alors après l’effondrement de la société…

L’année du Lion c’est l’histoire de l’amour filial, de la résilience, de la lutte entre le bien et le mal, de la laïcité vs la religion, de la difficulté de vivre en démocratie et de confronter son utopie avec la réalité. La fin est surprenante, brutale, d’un cynisme total, on la déteste ou on se dit que finalement, tout cela était fort logique. À vous de vous faire votre propre idée.